Permettez-moi de vous présenter Sarirh.L, grand passionné de cuisine, au palais d’une grande finesse mais à l’esprit quelque peu impatient. Sarirh.L âgé de 20 ans décide de s’engager dans l’art culinaire en se formant auprès d’un grand Chef étoilé pour qui il vouait admiration et respect.
Monsieur Y, amoureux de cuisine depuis son enfance, est devenu grand chef étoilé dont la réussite fulgurante cachait en réalité des années de travail acharné et de persévérance. Bon nombre autour de lui avaient eu l’impression que sa réussite avait été soudaine et presque facile.
Treize années passées à cuisiner sans relâche, dans divers restaurants plus ou moins chics, nuit et jour dans sa sphère privée. Il visait la maitrise parfaite de ces techniques qui lui avaient été enseignées et se lançait dans de nouvelles choses.
Monsieur Y, commençait à toucher du bout du doigts le sommet de son art.
Faire, défaire, recommencer, ajuster, améliorer, et ce tous les jours. Il avait compris que seule la pratique et l’expérience lui permettraient d’atteindre une perfection imparfaite.
Après quinze années de labeur, alternant réussites fracassantes et expériences décevantes, moments euphoriques et moments d’un grand découragement, instants de plaisir et instants d’une extrême douleur, il s’était hissé à cette place qu’il n’avait même jamais envisagé.
Après avoir acquis toute cette expérience, sa propre reconnaissance et la confiance profondément ancrée, il se sentait fin prêt à enseigner à son tour l’art de la cuisiner.
C’est ainsi que le destin réunissait ces 2 hommes. Sarirh.L devint l’élève du Chef Y. et commença à apprendre avec enthousiasme et admiration. Chaque cours le transporte dans un tourbillon de créativité et d’énergie, le poussant à s’entraîner chez lui et à expérimenter de nouvelles recettes.
Puis ce Chef! « Quelle source d’inspiration » se dit-il, « je veux être comme lui ! »
L’énergie qui lui a été transmise lors de son dernier cours le plongeait dans une créativité débordante et une passion vivace pendant quelques jours. Mais rapidement, il commençait à repousser ses moments de pratique.
« Trop de choses à faire, pas le temps, puis après tout je suis fatigué donc à quoi bon? Je n’ai pas la concentration et la patience nécessaire », se justifiait-t-il.
Les défis et les exigences de la pratique personnelle requise commencent à peser sur Sarirh.L, qui s’épuise progressivement et peine à maintenir sa motivation.
Au cours suivant le Chef Y. comprenait bien que son élève aimait être là, avec lui à apprendre. Mais il comprenait également que celui-ci manquait de travail personnel régulier.
Quant à Sarirh.L, lui, était frustré et parfois découragé de ne pas avancer plus vite, de ne pas réussir à dépasser certaines difficultés. Il aurait voulu en un claquement de doigt être à la place de ce chef qu’il admire tant.
Mais Sarirh.L ignorait totalement le cheminement pas toujours parfumé de fleur d’oranger ou de feuille de laurier de son instructeur. Il ignorait que le Chef poursuivait inlassablement son exploration des mille et une saveurs et odeurs, textures et couleurs, ardeurs et douceurs pour en être arrivé là.
Face à cette démotivation, le Chef Y. décida d’interrompre son cours, pour révéler à son élève la chose suivante :
« Le savoir et l’énergie que je te transmets sont telles une flamme étincelante. Si cette flamme n’est pas cultivée, alors sans grande surprise, elle vacillera jusqu’à s’évanouir. Seul le travail quotidien et l’engagement personnel permettent de progresser et de tirer profit des enseignements reçus.
Chaque début de cours je te prends la main pour t’accompagner, et chaque fin de cours je te la lâche pour que tu puisses marcher seul.
La pratique te mènera vers des sentiers parfois hasardeux mais étonnement savoureux.
Apprends pour comprendre, Vis pour réaliser, et laisse ta flamme danser.
Imenn.K
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